A Nous De Jouer !

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Et si on faisait (vraiment) la coopérative? (Laurent Désobeau)

Et si on faisait (vraiment) la coopérative?

 

SITUATION: j’ai adhéré à EELV en 2011 après avoir observé la longue et complexe gestation d’EE commencée aux JDE de Toulouse en 2008. Mais le manque de temps, l’impression de ne pas voir ce que j’apporterais comprenant mal les jeux d’appareil complexes et assez peu transparents, la candidature présidentielle microscopique et décalée face à l’accord EELV-PS firent que je n’ai pas renouvelé mon adhésion.

La «coopérative politique» voulue par Daniel Cohn-Bendit a fait long feu: l’ouverture politique nécessaire à l’urgence écologique ne s’est pas produite,  il n’y a pas eu création d’un puissant pôle écologiste large et représentatif de ce que promettaient les 2,8 millions de voix obtenues aux européennes ou les 2,3 des régionales.

«Pour voir» et sans beaucoup d’illusions (mais quelques espoirs quand même), je m’inscris au «rassemblement citoyen» (LRC) de Corinne Lepage qui démarre parce qu’il se revendique de l’idée de Cohn-Bendit. Il y a là deux «collèges»:

- Celui des «politiques» venant essentiellement du Modem ou de Cap 21, qui espèrent sans doute renouveler un mandat dans quelques majorités...

- Celui des «civils» et associatifs. 

Ce second collège me rappelle l’esprit de la coopérative. Il m’évoque les débuts d’EE: Un mouvement qui a su envoyer au PE des Sandrine Bélier, Pascal Canfin ou autre José Bové. C’est l’espoir renouvelé d’enrichir plus rapidement le vivier des élus en puisant des énergies et des compétences dans la société civile. Le pari reste le même que celui de Dany: permettre une rotation plus rapide des gens et une pollinisation des idées en épuisant les situations de rentes, en partant des expériences de terrain sans idéologie ou dogmatisme -mais pas sans idéal- dans un esprit d’ouverture trans-partis, pour enrichir l’offre politique en ouvriers et en outils fiables.

LRC ressemble donc à EELV: il a une coopérative mais se prépare aussi à être un parti avec des élus...

Il me semble que la coopérative d’ici ou d’ailleurs n’a que peu de sens si elle est accrochée à un seul parti, que ce soit EELV, LRC ou autre chose!

J’ai apprécié chez les Verts puis à EELV un sens de l’accueil et de la convivialité (ce n’est pas une boutade) et je me prends à rêver qu’il peut fonctionner entre ces groupes qui agrègent déjà des personnalités des deux mouvements.

 

PROPOSITION: On pourrait imaginer que les états majors d’EELV et LRC travaillent avec leurs bases à un rapprochement du second collège de LRC et de la coopérative d’EELV. Cela ferait plus qu’agréger deux petits effectifs militants souvent paralysés par des guerres picrocholines.

Cette fusion permettrait de construire des listes de l’écologie politique qui pèseraient dans les scrutins, plutôt que chacune de leur côté à négocier en arrière cuisine et à la dernière minute des ralliements d’entre deux tours à des majorités centre gauche «pour sauver son poste». Une belle image de «la politique autrement»...

Alors, des listes communes EELV-LRC reliées par une vraie coopérative commune élaboreraient en amont un programme réfléchi sérieusement tant ils ont déjà tellement de points communs parce que possédant le même axe structurant tous les choix politiques (économie, fiscalité, Europe, santé,  éducation, etc..) : L’écologie.

Pas mal d’électeurs de gauche et du centre gauche épris de l’impératif écologique et de valeurs républicaines ont voté tour à tour pour ces trois formations (EELV, PS, Cap21-Modem) depuis des années. Les partis initiateurs de l’écologie politique depuis 40 ans n’ont jamais réussi à avancer longtemps ensemble pour des questions de personnes ou de chapelles déguisées en «différences infrangibles». Certes le débat gauche-droite importe dans les choix économiques et il a lieu même au sein du PS,  mais l’unité peut se faire autour de ce qui nous parait essentiel parce que urgent: alors, faisons- le?

Pour conclure quand à la nécessité de ce mouvement social que serait une vraie coopérative, je citerai Erwan Lecoeur qui a assez bien décrit les cycles infernaux qui divisent l’écologie politique française depuis des années, l'empêchant d’avoir la place qu’elle mérite dans l’urgence qui est là:

«C’est d’un mouvement social dont l’écologie a besoin» (..)

«Lorsque l’on prend en compte ce que l’écologie veut incarner de changement dans l’appréhension des crises, la place qu’elle a réussi à prendre dans les consciences et le potentiel qu’elle incarne en termes de renouvellement et d’innovation dans le champ politique, les considérations liées à la tactique politique et les affrontements d’égos ne peuvent apparaître que comme de trop piètres desseins,  mais tellement lourds de conséquences.»

in «Des écologistes en politique» - p 217 et 220 - E. Lecoeur - éditions «lignes de repères» - 2011



15/08/2013
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